Retour en images sur le premier atelier du projet Living Legends – Mémoire en mouvement, qui s’est déroulé à Urban Prod du 26 au 30 août derniers, avec la Cinta Corta.
Après une première après-midi de découverte du cinéma d’animation, de la technique du Stop-Motion et des objectifs du projet, les participant·e·s sont partis en quête de récits et de contes à Belsunce et dans le centre ville marseillais, équipé·e·s d’enregistreurs et de caméras. Ils·elles ont recueilli plusieurs histoires, certaines connues, d’autres très personnelles, puis chacun des trois groupes a choisi celle qu’il allait mettre en images. Ensemble, les participant·e·s de 12 à 25 ans ont élaboré un storyboard afin de créer le scénario de leur histoire et de planifier leur travail de construction de décors, de scènes, de personnages.
Avant de pouvoir visionner les trois films d’animation qui ont été créés lors de cette semaine intense, les photographies vous donneront un aperçu des univers visuels et narratifs que les trois groupes ont su créer. Un grand merci à l’équipe d’animation franco-argentino-équatorienne (Julia, Emmanuel, Carolina, Hélène, Irène et Béatrice) pour leur travail accompagnement !
On attend la projection avec impatience…
En 2019, le projet international Living Legends – Mémoire en mouvement arrive en France, porté par l’association équatorienne La Cinta Corta et Le Tamis, en partenariat avec de nombreux acteurs socio-culturels marseillais. Nous lançons une campagne de soutien pour sa réalisation. Aussi, voici une présentation de ce projet et de son histoire, racontée par Colombe Pigearias, qui rend possible cette collaboration avec Le Tamis.
Living Legends est un projet où la culture orale interagit avec la culture numérique. Il se concentre sur la collecte et l’illustration de l’histoire orale des peuples, en mettant l’accent sur les connaissances, les mythes et les traditions préservés par les grands-parents. Ces données collectées sont revalorisées par les jeunes du territoire, grâce à des techniques de cinéma d’animation.
La première édition a eu lieu en 2017. Une équipe internationale de réalisateurs et éducateurs d’Amérique latine et d’Europe a voyagé ensemble à travers des communautés en Equateur, Colombie, Allemagne et Estonie, animant plus de 12 ateliers au cours desquels 300 jeunes ont été formés et 40 courts-métrages d’animation de qualité ont été produits. Une plateforme a été conçue pour accueillir ces courts-métrages et pour partager la méthodologie avec quiconque souhaite faire partie de la grande famille Living Legends.
Aujourd’hui l’association La Cinta Corta (Equateur) étend le projet à d’autres pays avec des nouveaux partenaires et collaborateurs.
Cette année, c’est l’association Le Tamis qui accueillera le projet en France, à Marseille.
La tradition orale est menacée. Dans certains endroits, elle est presque inexistante et dans d’autres, elle tend à se perdre rapidement. Si la tradition orale disparaît, l’identité culturelle et la sagesse ancestrale des peuples seront perdues pour les générations futures. Living Legends, mémoires en mouvement, veut développer l’empathie en permettant de découvrir d’autres cultures grâce à la tradition orale. Dans nos ateliers nous enseignons aux jeunes l’importance de la culture, de la mémoire, de la diversité et de l’identité tout en encourageant un usage responsable et créatif des nouvelles technologies
Des jeunes participent à un atelier au cours duquel ils s’entretiennent avec des anciens de leur communauté qui sont invités à leur partager des histoires orales, des connaissances ancestrales, des mythes et des légendes. Grâce à ce matériel, les jeunes participants créent des courts-métrages d’animation qui sont ensuite diffusés gratuitement au grand public lors de projection dans les communautés mêmes et ensuite au monde via une plateforme web interactive.
De nos jours, une grande partie de la jeunesse utilise quotidiennement des smartphones. Sans le savoir, ils ont dans leur main un outil précieux pour réaliser de petits films. Par ce projet, nous espérons encourager l’appropriation de ces outils au profit de leur créativité.
En découvrant des techniques d’animation traditionnelle (création de décors, et de personnages, superpositions d’images, bruitages, etc) et en s’initiant au Stop Motion, les participants donneront vie de manière directe et concrète aux histoires racontées par les anciens. A travers leur imagination et leurs mains, ils préserveront les légendes d’autrefois.
> Si vous souhaitez soutenir le projet, participez à sa campagne de financement !
>>> Nous vous tiendrons informé·e·s des événements liés au projet, qui se déroulera du 22 août au 30 septembre 2019.
Période estivale oblige, un bref petit mot pour recommander chaleureusement la lecture du petit essai de Marielle Macé, Nos cabanes (Éditions Verdier, 2019), dont voici recopiées quelques lignes :
« Faire des cabanes en tous genres – inventer, jardiner les possibles ; sans craindre d’appeler “cabanes” des huttes de phrases, de papier, de pensée, d’amitié, des nouvelles façons de se représenter l’espace, le temps, l’action, les liens, les pratiques. Faire des cabanes pour occuper autrement le terrain ; c’est-à-dire toujours, aujourd’hui, pour se mettre à plusieurs.
Surtout pas pour prendre place, se faire une petite place là où ça ne gênerait pas trop, mais pour accuser ce monde de places – de places faites, de places refusées, de places prises ou à prendre.
Faire des cabanes sans pour autant se contenter de peu, se résigner à une politica povera, s’accommoder des précarités de tous ordres, et encore moins les enchanter – sans jouer aux nomades ou aux démunis quand justement on ne l’est pas. Mais pour braver ces précarités, leur opposer des conduites et des convictions. Des cabanes qui ne sauraient soigner ou réparer la violence faite aux vies, mais qui la signalent, l’accusent et y répliquent en réclamant très matériellement un autre monde, qu’elles appellent à elles et que déjà elles prouvent. » (p. 29-30)
Et que l’auteure a discuté quelque peu dans cette émission de radio :
L’humeur vagabonde du 01 juin 2019