31 juillet 2019 - Mona - Échos
Période estivale oblige, un bref petit mot pour recommander chaleureusement la lecture du petit essai de Marielle Macé, Nos cabanes (Éditions Verdier, 2019), dont voici recopiées quelques lignes :
« Faire des cabanes en tous genres – inventer, jardiner les possibles ; sans craindre d’appeler “cabanes” des huttes de phrases, de papier, de pensée, d’amitié, des nouvelles façons de se représenter l’espace, le temps, l’action, les liens, les pratiques. Faire des cabanes pour occuper autrement le terrain ; c’est-à-dire toujours, aujourd’hui, pour se mettre à plusieurs.
Surtout pas pour prendre place, se faire une petite place là où ça ne gênerait pas trop, mais pour accuser ce monde de places – de places faites, de places refusées, de places prises ou à prendre.
Faire des cabanes sans pour autant se contenter de peu, se résigner à une politica povera, s’accommoder des précarités de tous ordres, et encore moins les enchanter – sans jouer aux nomades ou aux démunis quand justement on ne l’est pas. Mais pour braver ces précarités, leur opposer des conduites et des convictions. Des cabanes qui ne sauraient soigner ou réparer la violence faite aux vies, mais qui la signalent, l’accusent et y répliquent en réclamant très matériellement un autre monde, qu’elles appellent à elles et que déjà elles prouvent. » (p. 29-30)
Et que l’auteure a discuté quelque peu dans cette émission de radio :
L’humeur vagabonde du 01 juin 2019