2 juillet 2022 - Violeta - Chroniques sur le guidon

Du lycée au cinéma : récits d’enquête d’apprentis anthropologues

Chausser les lunettes de l’anthropologue, pour (re)découvrir des mondes (mé)connus et ceux qui y travaillent… Au cours d’une série d’ateliers animés en janvier et avril de cette année par Marjolaine et Violeta, animatrices anthropologues Tamis, les élèves de la classe Passerelle du lycée de La Calade ont découvert et expérimenté les outils de l’enquête ethnographique. Après deux séances d’enquêtes, l’une dans l’enceinte de leur lycée, et une autre dans les coulisses du cinéma L’Alhambra, voici leur restitution, où les participant.e.s ont créé de beaux portraits audio-visuels en se servant de leurs voix, des photos prises pendant les enquêtes et deux cartographies sensibles.

Les cartographies ont été faites à la fin des séances d’enquête pour permettre aux participant.e.s de visualiser collectivement leur exploration des salles du lycée et du cinéma. A l’aide de leurs carnets de terrain, ils.elles se sont souvenu.e.s des rencontres et des expériences qui les avaient le plus marqués pendant l’enquête et ont rempli le fond d’une carte proposé par les animatrices avec des descriptions, des citations des personnes interviewées, leurs observations et leurs sentiments subjectifs, qui ont ensuite été transformés sous forme de récits, à réécouter ici.

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AU LYCÉE

Jeunes bacheliers.ères de filières professionnelles, ils.elles se préparent pendant un an à leur entrée dans les études supérieures. Leur initiation à l’anthropologie se teinte de toute leur curiosité pour les parcours personnels et professionnels des personnes qu’ils vont rencontrer durant leurs enquêtes. Après une première séance d’introduction de l’anthropologie et de ces outils, et d’une formation aux exercices d’observation et d’entretien, le groupe est prêt pour se lancer dans leur première enquête. Les apprentis anthropologues collectent la parole d’une grande variété de personnels du lycée qu’ils.elles côtoient tous les jours, découvrant des parcours qui les surprennent. En pleine énième vague Covid au moment de l’enquête, ils.elles décident de mettre en avant leur rencontre avec Laurence, infirmière du lycée.

Capsule n°1 : Le bureau de l’infirmière Laurence

avec les voix de : Jean-Christophe et Ben

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Crédits : toutes les photos des lieux explorés ont été prises par les élèves participants du lycée La Calade

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A L’ALHAMBRA

Après cette première enquête dans un lieu connu, leur lycée, les jeunes partent à la découverte d’un autre lieu, moins connu cette fois. Au cinéma de l’Alhambra ils.elles ne connaissaient que la grande salle où ils vont régulièrement en classe pour voir des films. L’enquête leur donne cette fois l’occasion de découvrir les coulisses. En parlant avec le directeur, et la directrice adjointe, le projectionniste, le caissier et un stagiaire, ils.elles les interrogent le sur leur travail quotidien, leur parcours professionnel et sur le fonctionnement de l’Alhambra comme cinéma associatif. Le groupe profite d’un accès exceptionnel aux bureaux, au jardin, aux archives et à la salle de projection. Très inspiré.e.s par ces rencontres et découvertes, leur restitution nous permet de revivre à travers leurs yeux et leur voix l’ambiance des lieux et des rencontres qu’ils.elles ont choisi pour partager ici en forme des portraits sonores.

Capsule n°2 : On commence notre enquête à l’Alhambra

avec les voix de : Hacene, Jean-Christophe, Ben, Chaouline, Meliza et Sarah

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Capsule n°3: La salle de spectacle

avec la voix de : Sarah

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Capsule n°4: La Salle de Projection

avec la voix de : Hacene

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Capsule n°5 : Le directeur de cinéma William et le tableau d’Ernest Pignon-Ernest dans son bureau

avec les voix de : Sarah et Meliza

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Tableau Ernest Pignon-Ernest

Capsule n°6 : La directrice adjointe du cinéma Amélie

avec la voix de : Chaouline

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Ces ateliers ont été financés par la Région Sud dans le cadre du programme APERLAC. Le Tamis remercie l’équipe pédagogique du lycée La Calade et le cinéma L’Alhambra pour cette belle collaboration et leur chaleureux accueil.

4 décembre 2019 - L'équipe - Chroniques sur le guidon

LIVING LEGENDS – Suite et fin de l’édition marseillaise

Retour sur l’atelier à l’estaque

 

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Après avoir été accueillis par Urban Prod pour le premier atelier à Belsunce, nous sommes partis à l’Estaque pour investir le cinéma de quartier l’Alhambra. Pendant sept jours, les jeunes de l’Epide et de Sigma Formation ont recueilli et donné vie à de nouvelles histoires. Celles-ci nous ont été contées par des anciens du quartier sur les lieux où elles se sont déroulées comme le port ou la chapelle de Notre Dame de la Galine dans les hauteurs du quartier. Ces belles rencontres ont insufflé de nombreuses idées et ont amené à la réalisation de courts métrage en stop motion très créatifs. Pour les décors, les participants ont récupéré des matériaux locaux comme du sable, des coquillages et plantes. Des habitants ont été mis à contribution pour les voix off. Et nombreux sont ceux qui nous ont fait don de matériaux recyclés.

clôture festive du projet : projections et spectacles de contes

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Les deux ateliers terminés et les six films réalisés, nous avons organisé deux restitutions festives : la première à Coco Velten, lieu culturel implanté à Belsunce, et la seconde dans la salle de cinéma de l’Alhambra. L’occasion de réunir tous les participants, leurs proches, les partenaires et d’ouvrir les séances aux riverains et curieux. Désireux de partager toujours plus d’histoires, Mireille Drogoul, Bernard Ghirardi et Mohamed Adi, conteurs locaux, invités pour l’occasion, nous ont enchanté.

Les films sont désormais disponibles sur le site internet du projet Livings Legends, où vous pouvez également visionner l’ensemble des courts métrage réalisés à travers le monde.

Revivez avec nous les moments forts du projet avec la vidéo du making off !

un grand merci à

– la Cinta Corta pour cette belle aventure commune

– tous les participants et “anciens” qui se sont prêtés au jeu de la collecte d’histoires orales

– tous nos partenaires (Urban Prod, Coco Velten, le Théâtre de l’Oeuvre, l’Alhambra, l’Epide et Sigma formation)

– la Fondation SNCF

– et aux 86 personnes qui ont soutenu le projet via la campagne de crowdfunding

 

11 octobre 2019 - Julia - Chroniques sur le guidon

Odyssée surnaturelle

 

allez savoir

Les 26, 27 et 28 septembre 2019, le Tamis a participé à la première édition du Festival « Allez Savoir », un festival de sciences sociales proposé par l’EHESS, en partenariat avec la Ville de Marseille. L’objectif du festival est « d’inviter le grand public à partager le questionnement multiple et original des sciences sociales sur les grands défis contemporains ». Pour cette édition 2019, le festival mettait en avant la thématique de la nature.

« Les sciences sociales étudient les liens complexes et subtils qui attachent les sociétés à leurs environnements et posent des questions surprenantes et iconoclastes : la nature existe-t-elle ? Est-elle un mythe occidental et romantique ? Peut-on se passer de l’idée de nature ? »(source: allez-savoir.fr)

Est-il naturel de chercher?

En charge de l’animation en direction des publics scolaires les jeudi et vendredi, les médiatrices scientifiques du Tamis ont invité des collégiens à se mettre dans la peau d’anthropologues pour partir enquêter dans le pittoresque Centre de la Vieille Charité. Sur les deux premiers étages, les ethnographes en herbe ont pu explorer les salles des musées, interviewer les personnes y travaillant et observer des objets insolites. Au troisième étage, l’enquête a porté sur… d’autres enquêteurs ! puisque les participants ont poussé les portes de l’EHESS pour y observer des chercheurs en pleine action. L’atelier a également été réalisé avec une classe d’élèves malentendants, mettant en avant d’autres sens de la perception utilisés en sciences sociales.

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La culture de l’aventure

Pour la journée du samedi, l’association Le Tamis avait donné rendez-vous aux plus audacieux pour s’engager dans une odyssée sur-naturelle ! C’est en effet un jeu de piste qui a été proposé aux petits et aux grands pour se confronter aux méthodes de l’enquête en science sociales dans ce même terrain de jeu qu’est la Vieille Charité.

Armés d’un carnet de terrain, outil élémentaire de l’anthropologue en (dé)route pour l’aventure, nos preux enquêteurs se sont attelés à surmonter des épreuves faisant appel à leurs sens littéraires, artistiques, mathématiques et descriptifs ! Ils ont par exemple dû aider la déesse Isis à retrouver les morceaux d’Osiris dispersés en Egypte par son frère Seth !

Au cours de leur déambulation, ils ont fait des rencontres avec des personnages mythiques leur rapportant des légendes lointaines. Dans la salle Egypte, la déesse Sekhmet/Bastet s’est montrée sous ses deux visages, tantôt lionne féroce, tantôt docile chatte. Dans la salle Océanie, une voyageuse embarquait les explorateurs sur l’île Gaua, dans le Vanuatu afin de les éclairer sur la naissance du volcan « Mont Garet ».  Dans la salle Mexique, l’odyssée se poursuivait à base de légendes chantées, nous rapportant la recette du « mole » ou encore, le mythe de la « Llorona », cette créature nocturne que certains suivent, avant de disparaitre à jamais ! Enfin, dans la salle Méditerranée, l’histoire tragique d’Antigone renaissait sous les ombres pour alimenter les esprits de questionnements philosophiques. Lois divines et lois humaines s’affrontaient dans un dilemme existentiel!

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Alebrije, Salle Mexique

 

La journée s’est conclue positivement puisque, grâce à l’effort de nombreux participants, nous avons pu décrypter le message mystérieux ! Cependant, la résolution de questions amène parfois à d’autres questions et nous a laissé avec la réflexion suivante: quelle est la place de la culture dans la nature de l’Homme ? Ou plutôt… quelle est la place de la nature dans la culture de l’Homme ?

Note: la réponse à l’énigme était une citation d’Edgar Morin :« L’homme est culturel par nature parce qu’il est naturel par culture ».

1 septembre 2019 - L'équipe - Chroniques sur le guidon

Living Legends – Les images du 1er atelier à Belsunce !

Retour en images sur le premier atelier du projet Living Legends – Mémoire en mouvement, qui s’est déroulé à Urban Prod du 26 au 30 août derniers, avec la Cinta Corta.

Après une première après-midi de découverte du cinéma d’animation, de la technique du Stop-Motion et des objectifs du projet, les participant·e·s sont partis en quête de récits et de contes à Belsunce et dans le centre ville marseillais, équipé·e·s d’enregistreurs et de caméras. Ils·elles ont recueilli plusieurs histoires, certaines connues, d’autres très personnelles, puis chacun des trois groupes a choisi celle qu’il allait mettre en images. Ensemble, les participant·e·s de 12 à 25 ans ont élaboré un storyboard afin de créer le scénario de leur histoire et de planifier leur travail de construction de décors, de scènes, de personnages.

Avant de pouvoir visionner les trois films d’animation qui ont été créés lors de cette semaine intense, les photographies vous donneront un aperçu des univers visuels et narratifs que les trois groupes ont su créer. Un grand merci à l’équipe d’animation franco-argentino-équatorienne (Julia, Emmanuel, Carolina, Hélène, Irène et Béatrice) pour leur travail accompagnement !

On attend la projection avec impatience…

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5 août 2019 - L'équipe - Chroniques sur le guidon

Living Legends – Mémoire en mouvement – Campagne de soutien

En 2019, le projet international Living Legends – Mémoire en mouvement arrive en France, porté par l’association équatorienne La Cinta Corta et Le Tamis, en partenariat avec de nombreux acteurs socio-culturels marseillais. Nous lançons une campagne de soutien pour sa réalisation. Aussi, voici une présentation de ce projet et de son histoire, racontée par Colombe Pigearias, qui rend possible cette collaboration avec Le Tamis.

“Raconte-moi une histoire que quelqu’un t’a raconté et que tu raconterais à tes petits-enfants.”

Living Legends est un projet où la culture orale interagit avec la culture numérique. Il se concentre sur la collecte et l’illustration de l’histoire orale des peuples, en mettant l’accent sur les connaissances, les mythes et les traditions préservés par les grands-parents. Ces données collectées sont revalorisées par les jeunes du territoire, grâce à des techniques de cinéma d’animation.

Origine de Living Legends :

La première édition a eu lieu en 2017. Une équipe internationale de réalisateurs et éducateurs d’Amérique latine et d’Europe a voyagé ensemble à travers des communautés en Equateur, Colombie, Allemagne et Estonie, animant plus de 12 ateliers au cours desquels 300 jeunes ont été formés et 40 courts-métrages d’animation de qualité ont été produits. Une plateforme a été conçue pour accueillir ces courts-métrages et pour partager la méthodologie avec quiconque souhaite faire partie de la grande famille Living Legends.

Aujourd’hui l’association La Cinta Corta (Equateur) étend le projet à d’autres pays avec des nouveaux partenaires et collaborateurs.

Cette année, c’est l’association Le Tamis qui accueillera le projet en France, à Marseille.

Pourquoi ?

La tradition orale est menacée. Dans certains endroits, elle est presque inexistante et dans d’autres, elle tend à se perdre rapidement. Si la tradition orale disparaît, l’identité culturelle et la sagesse ancestrale des peuples seront perdues pour les générations futures. Living Legends, mémoires en mouvement, veut développer l’empathie en permettant de découvrir d’autres cultures grâce à la tradition orale. Dans nos ateliers nous enseignons aux jeunes l’importance de la culture, de la mémoire, de la diversité et de l’identité tout en encourageant un usage responsable et créatif des nouvelles technologies

Comment ?

Des jeunes participent à un atelier au cours duquel ils s’entretiennent avec des anciens de leur communauté qui sont invités à leur partager des histoires orales, des connaissances ancestrales, des mythes et des légendes. Grâce à ce matériel, les jeunes participants créent des courts-métrages d’animation qui sont ensuite diffusés gratuitement au grand public lors de projection dans les communautés mêmes et ensuite au monde via une plateforme web interactive.

De nos jours, une grande partie de la jeunesse utilise quotidiennement des smartphones. Sans le savoir, ils ont dans leur main un outil précieux pour réaliser de petits films. Par ce projet, nous espérons encourager l’appropriation de ces outils au profit de leur créativité.

En découvrant des techniques d’animation traditionnelle (création de décors, et de personnages, superpositions d’images, bruitages, etc) et en s’initiant au Stop Motion, les participants donneront vie de manière directe et concrète aux histoires racontées par les anciens. A travers leur imagination et leurs mains, ils préserveront les légendes d’autrefois.

> Si vous souhaitez soutenir le projet, participez à sa campagne de financement !

>>> Nous vous tiendrons informé·e·s des événements liés au projet, qui se déroulera du 22 août au 30 septembre 2019.